Sunday, November 26, 2006

L'Histoire...

Prévenir la violence, lutter contre la barbarie en la désignant avec des musiques et des mots : c’est ce que propose, à sa manière, ce conte musical. La violence, qui engendre, très facilement toute barbarie, annihile et désintègre d’abord ce qui distingue un être humain d’un autre : son visage, son identité.

Dans cette œuvre, qui alterne chansons, musiques, trois enfants (Fulgence, Anna et Lise), frère et sœurs sont cachés avec leur mère dans un immense livre de contes de fées.

Dehors, c’est l’inconnu, mais cet inconnu s’avère de plus en plus redoutable : des hommes sans visage, sont à la recherche de ces trois enfants et de leur mère. Après quelques hésitations, les enfants décident de fuir, seuls, à la recherche du pays de la liberté. Avant de partir, Fulgence prend une photo de sa mère.

Des embûches les y attendent. Ils doivent rejoindre une gare où, normalement, un rendez-vous secret a été pris avec d’autres enfants dans un wagon. Arrivés à cette gare, le rendez-vous est manqué. Paniqués par les hommes sans visage qui les menacent, les enfants montent dans le train et aperçoivent un homme avec un visage, accompagné d’une jeune fille. L’homme accepte de les aider au péril de sa vie. Que va-t-il advenir de ces enfants ? De leur mère ? Tout cela n’était peut-être qu’un rêve ?

Fiction ? Histoire vécue ? Ce conte musical repose sur des faits réels, ceux d’une petite fille âgée d’à peine douze ans, qui par miracle, a échappé aux nazis en 1942, grâce à un inconnu qui l’a fait passer pour sa fille dans un train.

En dépassant cette histoire qui est, bien sûr, marquée à tout jamais par le sceau d’une époque, on pourrait, bien évidemment, ajouter que la violence et la barbarie sont de toutes les époques.

L’histoire d’un seul enfant en péril, c’est l’histoire de toute l’humanité en péril.

Ce conte est l’histoire de ma mère. Il rend hommage à son courage, à son initiative et à l’homme qui l’a sauvée.
Laurent Grynszpan